Buste drapé et cuirassé de Constance Galle à droite, la tête nue
D N CONSTANTIVS IVN NOB C
Soldat, casqué, drapé, cuirassé, avançant à gauche, transperçant de la main droite un cavalier tombé à terre et portant un bouclier au bras gauche ; un bouclier au sol à droite ; cavalier faisant face au soldat, tendant le bras gauche
FEL TEMP RE-PARATIO
Marque d'atelier : -/-//BSIS
Constance Galle a le titre de César de 351 à 354 ap. J.-C. Le type FEL TEMP REPARATIO, avec le cavalier faisant face au soldat et tendant le bras, a été frappé entre 349 et 358 ap. J.-C.
Les lettres SIS à l’exergue du revers désignent l’atelier monétaire de Siscia, en Pannonie Save. La lettre B initiale indique la deuxième officine de l’atelier, dans laquelle la pièce a été frappée. L’autorité émettrice est Constance II, cousin de Constance Galle. La réforme dioclétienne de 285 confie en effet l’administration de l’Empire à deux Augustes assistés de deux césars. Il peut cependant arriver que seul un Auguste règne, comme c’est le cas ici de Constance II. Celui-ci fait frapper monnaie à l’effigie de son césar Constance Galle. Ainsi, ce dernier est désigné à l’avers comme IVN(ior), c’est-à-dire comme un empereur de rang inférieur (STEVENSON 1889, 495).
La légende du revers FEL(icium) TEMP(orum) REPARATIO (“la restauration des temps heureux”) se retrouve constamment sur les pièces d’argent et de bronze de l’époque de Constant Ier et de Constance II à celle de Gratien (de 337 à 375) et annonce un nouvel âge d’or. Le type lui-même est frappé de 348 à 358 sur des pièces de bronze dans tous les ateliers de l’Empire, avec quelques variations (CAZA 2021, 175). De nombreuses frappes sont notamment effectuées à l’effigie de Constance II. La frappe de ce type à l’effigie de Constance Galle vise peut-être à symboliquement intégrer ce dernier à la descendance de Constantin Ier, puisqu’il doit succéder à son cousin Constance II.
En raison de ses vêtements (notamment de son pantalon), le cavalier au revers a été assimilé à un combattant perse terrassé par un soldat, selon toute vraisemblance l’empereur lui-même. Il s’agit peut-être d’une célébration de la victoire de Singara remportée en 344 par Constance II sur les troupes du grand-roi perse Shapur II (CAZA 2021, 176). Ici, il s’agit d’un sous-type sur lequel le cavalier est tourné vers l’empereur et tend un bras (ici le bras gauche, parfois le bras droit ou les deux). La thématique militaire du revers ainsi que le métal utilisé laissent supposer que ces monnaies sont destinées au paiement des troupes.
Caza 2021 ; Kienast 2017 ; Stevenson 1889.