Buste drapé et cuirassé de Valentinien I à droite, portant un diadème perlé
D N VALENTINI-ANVS P F AVG
Victoire drapée, marchant à gauche, tenant une couronne de laurier de la main droite et une palme de la gauche
SECVR[ITA]S - REIP[VBLICAE]
Marque d'atelier : -/-//ASIS
Valentinien Ier devient Auguste en février 364, année où est introduit le type SECVRITAS REPVBLICAE. Une seconde frappe a lieu à Siscia de 367 à 375 (RIC IX Siscia 15A), mais les lettres D, F, P ou R y figurent dans le champ du revers, ce qui n’est pas le cas ici. La pièce a donc été émise entre 364 et 367.
L’exemplaire est oxydé et le type est décrit comme relativement commun par le RIC, les AE3 étant les pièces les plus frappées à cette époque et les seules monnaies de bronze produites par Valentinien Ier, qui ramène leur poids à 2,7 g après les réformes de Julien (RIC IX, p. XXX).
Les lettres D(ominus) N(oster) à l’avers qui désignent l’empereur remplacent l’abréviation IMP(erator) à partir du début du IVe siècle.
Les lettres SIS à l’exergue du revers désignent l’atelier monétaire de Siscia en Pannonie Save, dans la partie occidentale de l’Empire où Valentinien Ier règne, tandis que son frère Valens en gouverne la partie orientale (KIENAST 2017, 316). Après les règnes de Julien et de Jovien qui ne s’associèrent à aucun autre Auguste ou César, Valentinien Ier rétablit cette pratique à la base du système tétrarchique, sans pour autant nommer de Césars. La lettre A initiale indique la première officine de l’atelier, dans laquelle la pièce a été frappée. Le type est produit dans tous les ateliers de l’Empire, Valentinien Ier souhaitant une unité monétaire dans tout le territoire sous domination romaine (RIC IX, p. XVIII). Il est également associé à Siscia à des représentations du frère de Valentinien Ier, Valens (RIC IX Siscia 7B), ainsi que, plus tardivement, de son fils Gratien (RIC IX Siscia 15C), Auguste à partir de 367. Les frappes des types SECVRITAS REPVBLICAE et GLORIA ROMANORVM sont frappées par Valentinien Ier afin de payer les troupes stationnant sur la frontière danubienne (proche de Siscia) ainsi que pour financer la construction de fortifications (CAZA 2021, 44).
La représentation au revers de la Victoire avançant est très ancienne sur les pièces romaines et apparaît sur les monnayages de presque tous les empereurs, de Néron (54-68) à ceux du début du IVe siècle. Valentinien Ier l’utilise peut-être dans le contexte de la mise au pas de la partie occidentale de l’Empire, notamment après l’échec et la mort de Julien en Perse, pour rassurer les troupes à qui ces pièces sont destinées. La palme est un symbole de la victoire - tout comme la couronne de laurier - et évoque celle portée par le général victorieux lors de son triomphe (STEVENSON 1889, 596). Selon SHOTTER (1979, p. 56), la représentation d’une Victoire sur des pièces frappées par des empereurs chrétiens s’explique par la force de ce symbole, évoquant des siècles de succès des armées romaines et qui ne pouvait ainsi être supprimé par simple scrupule confessionnel.
Caza 2021 ; Kienast 2017 ; Shotter 1979 ; Stevenson 1889.