Buste drapé et cuirassé de Valens à droite, portant un diadème perlé
D N VALEN-S P F AVG
Soldat (l’empereur ?) casqué et cuirassé avançant vers la droite et regardant vers la gauche tenant un captif agenouillé dans sa main droite et un labarum (étendard) sur lequel figure un chrisme dans la main droite
GLORIA RO-M[ANO]RVM
Marque d'atelier : -/-//R[---]
Valens devient auguste en mars 364, année où le type GLORIA ROMANORVM est introduit (CAZA 2021, 269). Le type est frappé jusqu’à la mort de l’empereur en 378. La marque d'atelier R, suivie d'une lettre désignant l'officine malheureusement illisible, n'est utilisée que sur des monnaies frappées à Rome entre 364 et 367.
Le type est décrit comme relativement rare par le RIC. L’exergue du revers est en grande partie illisible. Sous Valentinien Ier (364-375), l’autorité émettrice, les AE3 sont les seules monnaies de bronze frappées. L’empereur ramène leur poids à 2,7 g.
La lettre R désigne l’atelier monétaire de Rome. Cette région était alors sous le contrôle de Valentinien Ier, Valens gouvernant la partie orientale de l’Empire (KIENAST 2017, 316). C’est donc Valentinien Ier qui est l’autorité émettrice pour son frère Valens. Le type est frappé dans tous les ateliers de l’empire (CAZA 2021, 269). Il s’agit de fait d’un des types les plus communs de la fin de l’Empire romain. La cohabitation de plusieurs Augustes à la tête de l’Empire remonte à la réforme dioclétienne de 285, visant à faciliter la défense du territoire impérial. Toutes les frappes de ce type se font sur des pièces de bronze puisqu’il est destiné au paiement des troupes stationnant sur la frontière danubienne ainsi qu’au financement de la construction de fortifications (CAZA 2021, 44).
Les lettres D(ominus) N(oster) à l’avers qui désignent l’empereur remplacent l’abréviation IMP(erator) à partir du début du IVe siècle.
La représentation à l’avers d’un soldat (vraisemblablement l’empereur) tenant un labarum sur des pièces de monnaies remonte à 348 (CAZA 2021, 269). Le motif du labarum varie selon les ateliers. Alors que les symboles chrétiens sont la plupart du temps absents des monnayages de cette époque figure ici un chrisme, monogramme composé des lettres grecques chi (χ) et rhô (ρ), initiales de Jésus-Christ qui seraient apparues en songe à Constantin Ier en 312, avant la bataille du Pont Milvius qui l’oppose à l’empereur Maxence (JONES 1990, 53). Alors que les symboles chrétiens sont relativement rares sur les monnaies romaines du IVe siècle (SHOTTER 1979, 54-55), la présence du chrisme vise peut-être ici à réaffirmer la religion chrétienne de l’empereur - qui tient le labarum - après le règne de Julien durant lequel les cultes traditionnels avaient été rétablis.
Caza 2021 ; Jones 1990 ; Kienast 2017 ; Shotter 1979.